Ils étaient tous hilares dans la salle lors d’un évènement Black Hat lorsque Matt Devost pris la parole pour avertir l’audience : « votre compétition annonce l’avènement de Skynet ». Cela aurait pu s’arrêter là si l’avertissement ne venait pas d’un vétéran de la guerre contre la cybercriminalité.

 

Voici pourquoi. Au début du mois, un combat à 4 millions de dollars a été organisé à Las Vegas. Une cagnotte promise au vainqueur par la redoutable Darpa, à qui l’on doit des percées majeures, des premiers satellites aux bombardiers furtifs, ou encore les protocoles qui ont donné naissance à internet.

 

De chaque côté du ring, deux intelligences artificielles survoltées connectées dans un seul but : prendre le contrôle de son opposant tout en défendant son propre système des attaques directes ou failles exploitées. Un combat mis en place dans le but d’améliorer notre protection contre les hackers, mais qui très rapidement a donné froid dans le dos à Matt Devost.

 

Matt est CEO de FusionX, une firme spécialisée dans la création d’adversaires informatiques destinée à tester les défenses de ses clients. Il s’est déclaré pris par surprise par la complexité, l’inventivité et la brutalité des attaques. Devant les deux monstres en action, le parallèle est sorti avec Skynet. Rappelez-vous, Terminator.

 

Un avertissement qui a recueilli une hilarité générale, à sa grande surprise. Car il suffirait qu’une entité s’échappe du réseau fermé pour provoquer des dégâts à l’échelle planétaire, dans un scénario autant probable qu’imprévisible.

 

La même semaine, FusionX a été acquise par Accenture Operations, et rejoindra un mastodonte générant 30 milliards de revenus et comptant près de 340.000 experts. Les forces en présence ne s’évaluent plus en nombre de têtes nucléaires, mais de têtes pensantes formées à la guerre cybernétique. Reste à savoir si cela sera suffisant pour mettre hors service un seul des deux adversaires ayant fait le show récemment à Vegas.