Le mardi 7 février, plus de 700 participants s’étaient donné rendez-vous pour le Luxembourg Food Summit 2017. Cette première édition, qui s’est déroulée au Hall Victor Hugo était placée sous le haut patronage de Fernand Etgen, Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des Consommateurs. Le but principal de ce sommet b2b ? Promouvoir le « Eat local » et les bonnes pratiques. Expo, démos, dégustations, conférences et awards ont rythmé le Luxembourg Food Summit 2017.
L’événement a débuté avec une intervention du Ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des Consommateurs, Fernand Etgen, pour qui « la nourriture est un sujet passionnant, car cela rassemble, en plus d’être symbole de partage ». Il a également insisté sur la nécessité de créer des synergies, entre tous les acteurs du secteur, afin de développer un modèle plus efficace et plus durable. « L’avenir de l’agriculture est à ceux qui s’ouvrent et qui font preuve d’un esprit entrepreneurial, à travers de nouvelles relations commerciales et en analysant les nombreuses démarches et opportunités b2b » a ajouté le Ministre, qui a conclu de la sorte : « Le Luxembourg a prouvé qu’il pouvait exceller dans de nombreux projets innovants, notamment Space Resources, alors pourquoi ne pourrait-il pas être pionnier dans le domaine de l’alimentation ? ».
Le marketing & labels des produits luxembourgeois
C’est ensuite Jacques Vandivinit, Director, PwC Luxembourg, qui a souligné le fait que beaucoup de sociétés et donc d’agriculteurs devaient se transformer pour continuer à être pérennes. Il est ensuite revenu sur certains des Sustainability Development Goals des Nations Unies, en ajoutant que le secteur agricole avait un impact sur tous ces objectifs et qu’il était au cœur de cet agenda 2030. « Il faut également parler de l’importance du Nation Branding : l’industrie agroalimentaire a un rôle à jouer dans la promotion du pays, notamment à travers la qualité des produits luxembourgeois » a ajouté Jacques Vandivinit.
Le chef Yves Radelet a par la suite expliqué la démarche pour obtenir le label « Made in Luxembourg ». Il y a quelques années, il a transformé une ancienne ferme en fromagerie, près de Clervaux. « Le label Made in Luxembourg est un vrai plus pour les produits du terroir. Les démarches sont simples, il suffit de contacter la chambre de commerce et de remplir quelques dossiers. Il y a par la suite des contrôles sur place pour vérifier les propos…et la production » a expliqué le Chef Radelet.
Monique Gammaitoni, Directeur Administratif et RH, et Jean-Michel Voets, Responsable Commercial, de la société Muller & Wegener, ont quant à eux présenter les différentes opportunités proposées aux professionnels du secteur agroalimentaire, concernant les emballages écologiques. « Il est également possible de se démarquer de ses concurrents en mettant vos logos sur les différents emballages » a précisé Jean-Michel Voets.
Ensuite, Arnaud Cruypenninck, Directeur Location, Stoll Trucks, a présenté les nouvelles réglementations du transport de denrées alimentaires, permettant une véritable optimisation de la supply chain. « Le produit doit être conservé à bonne température et il ne faut jamais rompre la chaine du froid » a rappelé Arnaud Cruypenninck, insistant sur le fait qu’un accord a été mis en place par l’ONU, dès 1976. Les véhicules doivent ainsi être identifiés, avec un marquage spécifique.
Le Chef et propriétaire du Windsor, Jan Schneidewind, a ensuite distillé de précieux conseils à mettre en pratique au quotidien afin de réduire le gaspillage alimentaire, enjeu majeur au Grand-Duché de Luxembourg et en Europe. Ce sujet majeur avait déjà été abordé lors d’une conférence organisée par le Ministère de l’Agriculture, en fin d’année 2016.
Promouvoir le « Eat Local » au Grand-Duché de Luxembourg
C’est une nouvelle fois Jacques Vandivinit qui a lancé cette deuxième partie de la conférence, précisant que le « eat local » constituait une véritable opportunité de développement pour les producteurs luxembourgeois, favorisant ainsi les circuits courts, mais qu’il s’agissait d’un grand défi au niveau de la distribution, notamment pour vendre à plus grande échelle.
Lors de sa présentation intitulée » Saveur de viande naturelle, protection de la Nature et de la biodiversité », Hubert De Schorlemer(Président, Coopérative Naturschutz Fleesch, Angus du Luxembourg) a insisté sur certains fondamentaux : le respect de l’environnement et de la biodiversité, des temps d’élevages respectés, sans engraissement des bêtes, etc.
Annick Tholl, Responsable Marketing au sein de la société Luxlait s’est quant à elle intéressé aux orgines, labels et marketing des produits luxembourgeois, soulignant notamment l’importance de la traçabilité et la maîtrise de la matière première, puis, une production laitière suivant le QPL, et le contrôle des fermes, camions et produits.
Puis, Marc Böttner, Maître Brasseur, Diekirch, est revenu sur l’histoire, le présent et le futur de la brasserie luxembourgeoise. « L’histoire de la bière a plus de 6000 ans, les Egyptiens en brassaient déjà. Il s’agit en fait du premier réseau social de l’histoire, qui réunit les gens, les fait communiquer et partager de bons moments ». La mission de Diekirch ? Faire travailler tout un écosystème luxembourgeois.
Monique Ludovicy, Conseiller de direction 1ère classe, Chef de service Restopolis-Services, a donné une présentation intitulée « Pense global, choisis local ! Vers une démarche participative autour de l’approvisionnement local dans la restauration collective scolaire responsable ». Pour Mme Ludovicy, introduire des produits locaux de qualité nécessite d’amener les acteurs partie prenantes à repenser les systèmes de production, de transformation, de distribution et de consommation, mais également un travail de collaboration entre tous les acteurs de la chaine économique.
C’est ensuite Isabelle Henschen, Présidente de la Luxembourg Food Academy qui a présenté les initiatives de l’asbl : workshops, food events et food tours sont notamment organisés pour éduquer et continuer à informer le consommateur.
Cette deuxième partie de conférence s’est clôturée avec une table ronde modérée par Bibi Wintersdorf (Rédactrice en chef du Magazine KACHEN), et avec la participation de Monique Ludovicy, Christiane Wickler, du Pall Center, Yves Radelet et également Georges Eischen de La Provençale. Mme Ludovicy a notamment indiqué que des semaines thématiques étaient organisées pour promouvoir le Eat Local. Pour Christiane Wickler, « il faut semer pour récolter et donc s’ouvrir et soutenir l’entrepreneuriat. Montrons les alternatives aux consommateurs et prônons la qualité de nos produits ». Yves Radelet a quant à lui insisté sur l’importance de la traçabilité des produits : « la restauration est un partage. La table doit rester un moment convivial ». Enfin, pour Georges Eischen, il y a un travail à faire, « il faut raconter une histoire autour du produit, et surtout, avoir une réponse structurée pour répondre aux demandes des clients ».
Education & FoodTechs
Lors de la mise en contexte de cette troisième et dernière partie, Jacques Vandivinit a souligné l’importance de la collaboration et des échanges entre tous les acteurs du système : « Pour répondre aux défis, un dialogue fort est nécessaire ».
Les organisateurs ont alors accueilli Frank Steffen, Fondateur du Groupe Steffen, qui est revenu sur l’histoire et les grands moments de son groupe. « Nous travaillons avec des produits simples et des animaux qui ont été bien traités. Les producteurs doivent partager nos valeurs » a précisé Frank Steffen, dont le produit Lisanto a obtenu de nombreuses récompenses au fil des années. « Plus que la qualité, nous recherchons l’excellence » a conclu M. Steffen.
Torsten Bohn, Principle Investigator, Luxembourg Institute of Health, s’est quant à lui intéressé aux exigences de santé pour nos aliments et notre nutrition. Il est revenu sur différents problèmes au sein de notre alimentation, soulignant notamment le fait que nous consommions trop peu de fruits, légumes et fibres.
Michael Herber de la société Herberlux a ensuite présenté les nouvelles innovations dans le domaine de la conservation d’aliments, permettant notamment de garder la qualité jusqu’au dernier moment. « Les cuisinistes peuvent apporter des solutions dans ce sens » a précisé Michel Herber.
L’événement s’est clôturé avec la présentation de trois startups. Hannes Van den Eeckhout a présenté La Ruche qui dit Oui!, un réseau de consommation locale, initié en France et désormais disponible dans plusieurs pays européens. « Nous favorisons les circuits courts, le local et le durable, avec l’appui de la technologie » a souligné Hannes Van den Eeckhout. Sylvie Chin, de ClearKarma, souhaite participer au changement et veut dès lors gérer l’information alimentaire, et la mettre à disposition du consommateur. « ClearKarma est une plateforme d’informations alimentaires fiables et vérifiées, qui répond aux évolutions du marché ». Enfin, Abdelhakim Chagaar, Managing Director, Luxnegos, a présenté son business model innovant, favorisant les partenariats et l’outsourcing, créant ainsi des produits de qualité premium, et surtout adaptés aux besoins des consommateurs et partenaires.
Cette première édition du Luxembourg Food Summit a pu être une réussite grâce à la participation de nombreux acteurs clés du secteur agroalimentaire. Un évènement soutenu par Fernand Etgen et à son ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs.
Les organisateurs vous donnent d’ores-et-déjà rendez-vous le 6 février prochain, pour une nouvelle édition du Luxembourg Food Summit.