Les espaces – et méthodes – de travail évoluent constamment afin de s’adapter aux nouveaux besoins et habitudes des collaborateurs. Garants du bien-être et de la bonne santé des collaborateurs, les DRH se doivent de prendre en compte les envies de flexibilité et la quête de sens des nouvelles générations. Qu’en est-il des espaces de coworking ? Quid du télétravail ? Comment aménager ses bureaux pour attirer mais aussi retenir les talents ? Urban BEAST s’est penché sur ces questions et observe l’émergence de plusieurs tendances innovantes.
Du coworking au corpoworking
Qu’on l’appelle cotravail, espace de travail partagé ou encore bureaux partagés, le coworking est défini comme une méthode d’organisation du travail se basant sur la notion d’espace partagé et d’échange. Bien que pas nécessairement lié à la technologie, il vise à stimuler l’innovation et la créativité. Dès lors, il constitue ainsi l’un des piliers de l’économie collaborative qui explose depuis le début du XXième siècle. Pionnier du coworking depuis 2010 et en proposant des locaux ultra modernes et connectés, WeWork a fortement contribué à populariser cette nouvelle méthode de travail. Celui qui est devenu un véritable mastodonte compte 900 sites dans le monde, dans plus de 120 villes. Seulement, il est aujourd’hui en proie à d’importantes difficultés et s’il a enregistré l’arrivée de la holding japonaise Soft Bank dans son capital à hauteur de 80%, il a immédiatement annoncé la suppression de 20% de ses effectifs. Le modèle choisit au départ de l’aventure était-il rentable ?
Si ces bâtiments situés dans des endroits stratégiques, à la périphérie des grandes villes, ou entre Metz et Luxembourg comme c’est le cas du S-Hub, ils ont désormais tendance à se transformer en pépinières d’entreprises. Ces offres séduisent les jeunes pousses qui n’ont, par exemple, besoin que d’équipements de base pour débuter leur activité. Puis, ces locaux sont aussi plébiscités par les sociétés à taille conséquente, voire multinationale, qui les considèrent comme des succursales et n’hésitent pas à y déplacer des départements entiers, ou des communautés particulières. Cette nouvelle pratique dérivée est appelée « corpoworking », contraction de « corporate » et « coworking », et ses bénéfices sont nombreux : une plus grande flexibilité, un moyen d’échanger plus librement, la possibilité de renforcer l’esprit d’appartenance à une communauté et donc une plus grande créativité.
Et dans les bureaux ?
Seulement, il n’est pas toujours possible pour les employés de se rendre dans de tels endroits de coworking lorsqu’ils sont situés à l’étranger : c’est notamment le cas des frontaliers français dont le temps de télétravail est limité à 29 jours par an, quand la législation prévoit des durées différentes pour leurs homologues belges et allemands. Si cette législation devrait évoluer pour permettre à cette méthode de travail de se répandre de manière plus significative, les CEO, responsables des RH ou autres Chief Happiness Officers, ont bien compris l’intérêt de soigner leurs espaces de travail internes. Ceux-ci sont un point important pour attirer les salariés, puis les retenir, dans un contexte de guerre des talents qui ne fait que s’accélérer tant la pénurie de certains profils est grande.
Aujourd’hui, les jeunes générations demandent de la flexibilité dans leurs horaires et missions, et ne veulent plus être rattachés à un poste de travail fixe. Dès lors, les employeurs se penchent sur le nomadisme, au sein même du lieu de travail. Appelé « nomadisme intra bâtimentaire », cette méthode de travail est plébiscitée par de nombreuses sociétés, mais elle doit cependant être combinée à d’autres aspects. Pour aller plus loin, les bureaux, qu’ils soient fixes ou adaptés à des travailleurs nomades, doivent être ergonomiques : en effet, la majorité des arrêts maladies en Europe sont liés aux TMS (troubles musculo-squelettiques), qui sont notamment le résultat de positions inconfortables et statiques, des vibrations, du faible éclairage, des environnements de travail froids, etc.
Selon la plus importante enquête sur la santé au travail menée sur le Vieux Continent, 46% des travailleurs se plaignent de douleurs au dos, puis, 43% avouent ressentir des douleurs musculaires au niveau des épaules, de la nuque et des membres supérieurs. Quelques éléments permettent, assez facilement, de réduire ces troubles : les sociétés mettent des tables ajustables à disposition de leurs salariés, qui choisissent alors de travailler assis ou debout, ils peuvent également opter pour un ballon (Swiss Ball) ou un pouf plutôt qu’une chaise. Le ministère de la Santé du Grand-Duché distille également quelques conseils aux employés qui passent la majorité de leur journée devant un ordinateur : gardez les yeux à hauteur de l’écran ou au-dessus et à une distance de 50-80 cm de l’écran, gardez une surface devant le clavier de 10-15 cm pour reposer les mains et les avant-bras, reposez les pieds sur le sol ou sur un repose-pied, et asseyez-vous au fond du siège, le dos contre le dossier du siège.
Par open space, on entend des bureaux ouverts, sur des plateaux de plusieurs dizaines voire centaines de m². Ils visent à faciliter la collaboration, la co-construction et la communication entre les différents départements. Toujours est-il que le confort acoustique est un élément central à prendre en compte dans la conception ou le réaménagement des environnements de travail, sans avoir forcément à opter pour la mise en place de cloisons, qui, justement, pourraient freiner considérablement les échanges des collaborateurs. C’est incontestable : le bruit est source de stress et d’anxiété, et impacte dès lors la qualité du travail. Les principales solutions ? Équiper ses collaborateurs d’équipements informatiques discrets et investir dans des « phone box » qui permettent aussi aux commerciaux et à la direction de passer leurs coups de fils professionnels en toute confidentialité.
Des bâtiments modernes, des espaces accueillants « comme à la maison » et une flexibilité importante offerte aux salariés… Voici quelques-unes des pistes à suivre afin de créer la workplace du futur. Puis, à ces tendances majeures qui s’adaptent aux nouveaux besoins et désirs des collaborateurs, on ajoutera des considérations plus générales telles que le respect de l’environnement en favorisant notamment les matériaux durables, en limitant les déplacements en véhicule individuel, en proposant des plateaux repas avec des ingrédients de saison, ou encore en limitant la présence du plastique à usage unique !